70 mg/L d’acide cyanurique et le chlore cesse de faire la loi : inutile d’ajouter des doses massives, la désinfection se dérobe. L’eau garde sa clarté, mais les bactéries en profitent et les algues s’invitent plus vite qu’on ne le croit. Ce scénario n’épargne ni les bassins privés ni les piscines collectives dès lors que le chlore stabilisé fait partie du décor.
Chaque ajout de galets ou de granulés pousse le taux de stabilisant à la hausse, et la filtration reste impuissante pour l’éliminer. Seule option vraiment efficace : renouveler partiellement, parfois totalement, l’eau du bassin. Une opération qui pèse sur le portefeuille et demande du temps. Pourtant, quelques habitudes simples suffisent à éviter ce piège chimique, et à préserver la qualité de l’eau.
À quoi sert l’acide cyanurique dans une piscine ?
L’acide cyanurique, ou stabilisant, reste l’allié discret du chlore sous le soleil. Son intérêt : empêcher les UV de détruire le chlore en quelques dizaines de minutes. Dès qu’il est présent, le pouvoir désinfectant du chlore s’étend sur plusieurs heures, que le produit employé soit galet, granulé ou multifonction.
L’équilibre idéal ? Entre 30 et 50 ppm. Passer sous 20 ppm, c’est prendre le risque de voir le chlore disparaître trop vite. À l’opposé, dépasser la barre des 50, puis des 70 ppm, tue lentement l’efficacité du désinfectant : algues, eau trouble, démangeaisons, le cocktail s’installe discrètement.
Point clé : la majorité des galets de chlore vendus en grande surface contiennent déjà du stabilisant, tout comme les produits dits “multifonctions”. Seul le chlore non stabilisé, lui, ne comporte aucune trace d’acide cyanurique, ce qui le rend vulnérable au soleil, mais sans risque de voir le taux grimper sans fin.
Indispensable en piscine exposée, le stabilisant doit être surveillé de près : chaque nouvelle dose de chlore stabilisé augmente le taux, sans retour possible autrement que par dilution avec de l’eau neuve.
Quand le stabilisant devient un problème : comprendre les causes et les risques d’accumulation
Voir le taux d’acide cyanurique grimper n’a rien d’exceptionnel : c’est la conséquence directe de l’usage répété de galets de chlore stabilisé et de produits multifonctions. Le stabilisant ne s’évapore pas, ne se filtre pas, et résiste à tous les traitements classiques. Résultat : d’une année sur l’autre, il s’accumule inexorablement si rien n’est fait pour l’arrêter.
Dès que le seuil des 70 à 80 ppm est franchi, le chlore perd son efficacité. Désinfection ralentie, apparition d’algues et de bactéries, eau qui verdit : la situation se dégrade à vue d’œil. Les irritations de la peau et des yeux se multiplient. Ce n’est pas qu’un souci de confort, c’est aussi un vrai problème sanitaire.
Le stabilisant s’accumule sans jamais disparaître de lui-même. La filtration ne l’efface pas, le traitement choc non plus. Seule une dilution, via un renouvellement partiel de l’eau, permet de retrouver un taux acceptable.
Voici les principales causes de cette accumulation :
- Usage fréquent de chlore stabilisé qui, à chaque apport, augmente la concentration de stabilisant
- Produits multifonctions qui accélèrent encore cette montée
- Absence totale d’élimination naturelle : le stabilisant s’installe durablement
Surveiller régulièrement le taux de stabilisant devient une nécessité : c’est le seul moyen de garantir une eau saine et d’éviter les mauvaises surprises.
Comment réagir face à un taux trop élevé d’acide cyanurique ? Solutions concrètes et faciles à mettre en œuvre
Un taux qui s’emballe impose d’agir sans attendre. La solution la plus sûre : remplacer une partie de l’eau du bassin par de l’eau neuve. Cette dilution directe ramène rapidement le stabilisant à un niveau acceptable. L’opération se fait par étapes, en contrôlant le taux à chaque phase, afin d’ajuster précisément la quantité d’eau à renouveler.
Les bandelettes ou kits de test sont précieux pour suivre l’évolution du taux et éviter le gaspillage d’eau. À chaque étape, on mesure, on renouvelle, et on recommence si besoin. Cette méthode permet au chlore de retrouver son efficacité désinfectante.
En parallèle, stoppez l’utilisation de galets de chlore stabilisé. Préférez le chlore non stabilisé ou, mieux encore, passez à l’électrolyse au sel : cette alternative limite l’accumulation de stabilisant tout en maintenant la sécurité sanitaire de l’eau.
Certains professionnels proposent d’autres pistes pour les cas complexes : utilisation ciblée de plantes aquatiques pour favoriser la dégradation du stabilisant, ou recours ponctuel à des produits spécifiques comme le sulfate de cuivre ou le permanganate de potassium. Ces solutions demandent précaution et expertise : dans le doute, mieux vaut consulter un professionnel de la piscine pour éviter les erreurs coûteuses.
Des gestes simples au quotidien pour garder un équilibre parfait de l’eau
Faire du contrôle du taux de stabilisant un réflexe change la donne. Intégrez cette vérification à votre routine hebdomadaire, surtout pendant l’été, à l’aide de bandelettes ou de kits gouttes. En surveillant l’évolution semaine après semaine, vous gardez toujours une longueur d’avance.
Adaptez l’utilisation des désinfectants : alternez entre chlore stabilisé et non stabilisé pour limiter l’accumulation. Ceux qui souhaitent réduire l’emploi de produits chimiques peuvent s’orienter vers l’électrolyseur au sel, qui s’affranchit totalement de l’apport en acide cyanurique.
La filtration reste une pièce maîtresse du dispositif : elle doit fonctionner suffisamment longtemps, notamment lors des pics de fréquentation. Ajouter de l’aération, cascade, fontaine, mouvement de surface, stimule l’oxygénation et soutient la dégradation de certaines substances indésirables.
Le pH ne doit jamais être négligé. Un réglage précis, entre 7,2 et 7,6, optimise à la fois l’action du chlore et le confort des baigneurs.
Pensez à ces gestes clés pour maintenir l’équilibre :
- Vérifiez le taux de stabilisant chaque semaine en période chaude
- Alternez les produits de désinfection selon les besoins
- Assurez-vous d’une filtration efficace et régulière
- Maintenez le pH dans la zone idéale
Prendre soin de sa piscine, c’est avant tout une question de vigilance et de constance. Ceux qui surveillent attentivement le taux de stabilisant évitent bien des désagréments, et profitent d’une eau limpide, saison après saison. Au bord du bassin, un geste vaut parfois toutes les corrections tardives.



